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CHEIKH MOHAMED BOUALI
"Ne le 10 Fevrier 1917 dans l'un des vieux quartiers
de Tlemcen, R'Hiba, et au sein d'une famille de proprietaires agricoles, Mohamed
est le fils du bien connu professeur Si Ghouti Bouali, enseignant à la Medersa
et auteur de plusieurs ouvrages sur la theologie, la metrique et la musique.
Ghouti etait musicologue et l'auteur de la premiere etude technique jamais
réalisée auparavant sur la musique classique Algérienne. Mohamed grandit donc
dans un milieu tout acquis à la musique andalouse. Pourtant, rien d'objectif ne
le destinait à devenir le serviteur du patrimoine andalou qu'il est devenu. Son
pere lui interdisait en effet de toucher aux instruments de musique alors que
l'une de ses soeurs avait tout le loisir de l'apprendre.
À partir de 1932,
huit mois apres le deces de son pere, Mohamed commenca a s'initier au luth sur
celui de son pere, malgre une opposition farouche de sa mere. Les airs deja
ancrés dans sa memoire, il apprend rapidement a en executer quelques uns.
Passionné par cette facilite d'apprendre, il ira jusqu'a sacrifier ses etudes
car sa nouvelle conquete ne voulait plus le partager avec la Medersa, alors
qu'il avait seize ans .
En Septembre 1934, la soif de mieux servir son
patrimoine l'amena a contribuer, avec Mustapha Belkhodja, Abdelmadjid
Bendimered, Anouar Soulimane et d'autres, a la creation de la S.L.A.M. (Societe
Litteraire Artistique et Musicale) au sein du cercle 'les jeunes algeriens'.
L'art ne pouvait etre dissocié des luttes nationales et sociales, et c'est ce
que le cheikh demontrait, si besoin etait.
Entre 1936 et 1939, Mohamed
Bouali, assistant dans un cafe de Tlemcen aux concerts hivernaux et printaniers
de Cheikh Larbi, secondé par son fils Redouane, pouvait renforcer
quantitativement et qualitativement son deja riche repertoire. Notre artiste
garde d'excellents souvenir de cette periode: 'Au debut de chaque soiree,
Cheikh Larbi prenait son r'beb et attaquait une nouba entiere. A chaque soir
correspondait une nouba differente. Et quand l'une de ces noubas revenait,
c'etait avec d'autres poemes.
Cheikh Larbi profitait de ces soirees pour
s'imposer une sorte de revision de maniere a ne pas oublier ces morceaux qu'il
ne pouvait executer lors des mariages. Apres la nouba, le maitre prenait l'alto
pour jouer des touchiates, des Haouzi et des Madih.''
Le fait de frequenter
ces concerts a sensiblement aidé Mohamed Bouali a retenir la totalite des airs
proposés par cheikh Larbi. "Mais celui qui est pour beaucoup dans
l'enrichissement de mon repertoire, c'est incontestablement mon inoubliable et
tres regrette maitre cheikh Omar Bekhchi . J'allai presque tous les jours a son
magasin ou je rectifiais mes erreurs et apprenais beaucoup.'' En effet, cheikh
Omar Bekhchi le marque profondement par sa disponibilite et son desinteressement
total.
En 1964, deux annees apres l'independance algerienne, Mohamed Bouali
fonde la societe musicale ''Gharnata'' et remet la SLAM en activite, d'une
maniere epoustouflante puisque l'association chere a Mustapha Belkhodja decrocha
la medaille d'or au premier festival de la musique classique algerienne .
Depuis, il n'a jamais cesse d'aimer et de servir cette musique qui
constituait a ses yeux un moyen tres persuasif d'avoir une personnalite tres
respectable et respectee. Sa disponibilite legendaire lui faisait transmettre
tout son savoir avec tant de passion et de lucidite. Decede en 1998, cheikh
Mohamed Bouali reste present dans les memoires autant que les autres grandes
personnalites l'ayant precede."