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Tuesday, 22 May 2012

2ème Festival Algérien de la Musique Andalouse 1969 - Vol. 11


Side A:
Ensemble d'Alger et Chorale du Conservatoire d'Alger
(direction: Abderrezak Fekhardji)
Singer: Abdelkrim Dali
1. Enkhlab Zidane (4:25)
2. Nouba M'djenba (20:40)


Side B:
Ensemble d'Alger et Chorale du Conservatoire d'Alger
(direction: Abderrezak Fekhardji)
Singer: Mahieddine Bachetarzi
Noubas Maya et Rasd eddil (20:51)




about Abderrezak Fekhardji see:

Cheikh Abdelkrim Dali
Abdelkrim Dali est ne a Tlemcen en 1914 dans l'un des plus vieux quartiers de Tlemcen. A cette epoque, le seul enseignement concernant les enfants algeriens etant l'ecole Coranique, le petit Abdelkrim frequenta Djamaa Ech-Chorfa, mosquee situee a la rue Khaldoun. Deux annees plus tard, son oncle tenta de l'inscrire a l'ecole indigene 'Decieux'. Ce fut en vain, les autorites coloniales ayant decide autrement. 
Le pere de Abdelkrim etait un patissier et souvent en contact direct avec les grands cheikhs de l'epoque tels Abdesslam Bensari, Cheikh Lazaar et d'autres auxquels le jeune Abdelkrim vouait une grande admiration. Son talent fut remarque par Abdesslam Bensari et c'est avec ce dernier qu'il fit, en public son entree dans le monde de la musique en tant que drabki. Il n'avait alors que 11 ans. Trois annees plus tard, Cheikh Omar Bekhchi fut son second maitre. Attire par ce jeune talent qui s'imposait deja , le cheikh a du prier son pere pour qu'il le lui confie. En effet, son pere, voulant lui faire apprendre un metier, l'engagea chez un coiffeur, Si Soulimane qui etait, par la force du destin, frequente par les plus grands cheikhs de Tlemcen, en particulier Cheikh Lazaar Dali-Yahia et Cheikh Omar Bekhchi qui impressionnaient fortement le jeune Abdelkrim . C'est ainsi que le contact avec son nouveau maitre fut etabli. Cette meme annee, avec son nouveau maitre, le jeune musicien a accompagne au tar la grande Maalma Yamna. A la demande de cette derniere qui animait une soiree, Abdelkrim Dali a eu l'honneur d'improviser un istikhbar. Cette grande dame de la musique fut eblouie de son savoir-faire et lui donna beaucoup de conseils car elle voyait deja en lui un futur cheikh. 
Vint la mort de son pere. Jeune orphelin charge de famille, il trouva en son maitre cheikh Omar un deuxieme pere. Les soirees furent nombreuses et sans relache, en ete dans les mariages, en hiver dans les cafes.
Ses premiers enregistrements furent effectues entre 1929 et 1930 avec l'orchestre de Omar Bekhchi. Alors que sa premiere grande sortie, il la realisa avec la societe 'Andaloussia' en 1931, a Paris ou etait organisee une manifestation de musique andalouse, en tant que flutiste et chanteur. Maitrisant la derbouka, le tar et la flute, Abdelkrim voulut apprendre a jouer d'autres instruments tels le violon, la mandole et le luth. A partir de la, ce fut le grand depart.
Abdelkrim etait souvent sollicite par Cheikh Lazaar et Tetma qui lui fit connaitre Meriem Fekkai et Fadhela Dziria ainsi que Mohamed El Kourd qui fit, pendant un moment partie de l'orchestre de Omar Bekhchi. Il eut egalement des contacts avec Mohamed Bensmaine avec qui il fit des echanges culturels tres fructueux pour l'un comme pour l'autre. 
En 1936, Radio Alger fit appel a lui pour un concert de chant. Avec Mahieddine Bachtarzi et Rachid Ksentini, il fit une serie de tournees a travers le territoire national. Radio Alger le sollicita  si souvent qu'il dut, a contrecoeur, quitter Tlemcen sa ville natale. De 1947 jusqu'en 1956, il fit partie de l'orchestre de l'opera d'Alger (actuel TNA) dirige par Mahieddine Bachtarzi. Par la suite, en 1951, il enseigne l'Andalou a l'ecole communale de musique de Hussein Dey, et l'annee suivante c'est sa section qui est choisie pour representer l'Algerie a un concours international a St. Girons (France). Il fut prime et recut de chaleureuses felicitations du jury.
En 1957, cheikh Mohammed Fekhardji etant decede, un concours fut organise pour designer celui qui allait le remplacer au conservatoire. Parmi tous les candidats et devant un jury compose d'eminents musicologues francais, c'est Abdelkrim Dali qui fut elu. 
A l'independance, en 1962, il organisa des concerts, et lors du festival de musique andalouse tenu a Tunis en aout 1964, il presenta le R'bab, symbole de l'ecole musicale Tlemcenienne.
Apprecions ces quelques conseils pleins de sagesse de sa part : 
''Aujourd'hui notre art a triomphe sur notre terre natale, les jeunes aujourd'hui auront a present la  tache plus aisee que ceux de ma generation. Notre musique est actuellement enseignee dans les conservatoires, les instituts, les ecoles etc... A ceux qui veulent apprendre la musique andalouse, je recommande d'acquerir un certain niveau de culture pour mieux apprehender les chants de la poesie arabe et le solfege, ainsi que les notions de base sur la musique, telles que rythmes et cadences, qui sont executes par la derbouka et le tar''. 
Abdelkrim Dali est rappele a Dieu en 1978, creant un grand vide dans la culture musicale andalouse mais laissant egalement un enorme repertoire aux jeunes generations. 

Mahieddine Bachtarzi
Mahieddine Bachtarzi, né le 15 décembre 1897 dans la Casbah à Alger où il est mort le 6 février 1986, est un des principaux artisans du théâtre algérien. Il fut aussi chanteur d'opéra (ténor), acteur, auteur et directeur du TNA (opérad'Alger).
Biographie:
Comme la majorité des musiciens algériens de l'époque, il s'initia très jeune au chant religieux où le seul instrument était la voix. Poursuit des études coraniques à la Medersa libre de cheikh Ben Osman, à l’issue desquelles il devient chantre à la mosquée Djemâa Djedid d'Alger et muezzin. Le muphti Boukandoura, réputé pour son érudition et ses qualités de musicien, lui révélera les premiers secrets d'interprétation des modes avant qu'Edmond Nathan Yafil (1874-1928), l'élève et le disciple du célèbre Mohamed Ben Ali Sfindja, ne le prît sous sa houlette et le détournât vers la musique profane.
Sa voix de ténor était tellement fascinante que déjà, en 1921, il comptabilisait plus de soixante-six disques enregistrés, sans compter le nombre impressionnant de concerts donnés aussi bien en Algérie qu'en France, en Italie et en Belgique. Surnommé Le Caruso du désert par la presse française à la suite à une réception donnée au Quai d'Orsay. À partir de 1923, il assuma la direction de la fameuse Société musicale EI-Moutribia et devint, à partir de 1930, le troisième Maghrébin membre de la Société des auteurs et compositeurs de Musique de Paris (Sacem), après Yafil et le Tunisien Mohamed Kadri. Toutefois, en intellectuel éclairé, il réalise bien vite les limites de la musique en tant que moyen de communication, dans le contexte colonial. Sans rompre totalement avec la chanson, il se découvre une nouvelle vocation. Avec Allallou (1902-l992) et un peu plus tard Rachid Ksentini (1887-1944), Mahieddine Bachtarzi déblaie le terrain pour faire admettre l'existence d'un théâtre algérien en s'adressant aux Algériens dans la langue qu'ils parlent, transposant sur la scène, à leur intention, des récits légendaires ou populaires. C'est ainsi qu'il créera sa propre troupe et tout en ayant l'évident souci didactique, il opta pour le genre comique, adopta le style réaliste et entreprit la difficile tâche de se réapproprier un patrimoine riche, mais dévasté par plus de cent ans de calamité coloniale.
Après l'indépendance du pays, il assume la direction du Conservatoire municipal d'Alger (1966-1974) et rédige ses Mémoires parus chez la Sned, en trois volumes. Celte personnalité qui a marqué plus d'un demi-siècle de vie culturelle, il demeure toujours l'interprète qui a le plus œuvré à la musique arabo-andalouse d'Alger. Il obtiendra de nombreuses distinctions honorifiques tout au long de sa vie, meurt le 6 février 1986 à Alger, à l'âge de 88 ans. Après avoir reçu les palmes tunisienne (1929) et marocaine (1962), chevalier du Ouissam et de commandeur du mérite humain décerné par les autorités suisses pour sa contribution et le rôle qu’il a joué pour faire connaître la culture et la musique algériennes. Son pays l'honore, à titre posthume, le 21 mai 1992, en lui décernant la médaille de l'Ordre du Mérite national.
Le théâtre national algérien (TNA) porte son nom.

Thursday, 17 May 2012

2ème Festival Algérien de la Musique Andalouse 1969 - Vol. 9


Side A:
Conservatoire Municipal d'Alger
Direction: Abderrezak Fekhardji
Nouba Ghrib (22:20)


Side B:
Orchestre National de la Radio-Télévision Marocaine
Direction: Moulay Ahmed Loukili
Extraits de Musique Andalouse (22:29)





Moulay Ahmed Loukili
"Moulay Ahmed Loukili (1907, à  Fès - 1988) مولاي أحمد الوكيلي est un musicien marocain qui fut considéré comme l'un des plus grand maître de la Moussiqua al-âla. Il a dirigé l'orchestre national de musique andalouse de la RTM jusqu'à sa mort. Le maestro a réalisé un travail de fond dans le domaine poétique. En consultant des manuscrits originaux, il a apporté des modifications substantielles qui ont permis de faire comprendre la beauté de la poésie et de l'héritage andalous comme peuvent en témoigner les enregistrements, qui ont été diffusés essentiellement à la radio. Dans le domaine orchestral, il s'est distingué par le fait qu'il a été le premier à faire appel aux munshidîn (chanteurs), jouissant de registres vocaux différents, et surtout à une chanteuse, luttant ainsi contre l'immobilisme des conservateurs. Il a introduit, par ailleurs, le chant responsorial. Dans la plupart des insirâf, dernier mouvement du mîzân, Loukili chante lui-même le premier hémistiche du vers poétique, en respectant les règles de la langue arabe ou celles du dialecte andalou-marocain, et confie le deuxième hémistiche à la chorale. C'est une innovation importante car avant lui, le répertoire était confié à l'ensemble des chanteurs-instrumentistes, à l'exception du inshâd et du muwwâl. L'auteur de Mshâliyya l-Kbîra a modernisé également le répertoire de al-Âla, en adoptant quelques instruments occidentaux. Son entreprise de modernisation visait, selon lui, à rectifier ce que le temps avait dénaturé. Son audace ne s'est pas avérée vaine dans la mesure où elle a permis de dépoussiérer le legs andalou et de faire mieux apprécier la musique arabo-andalouse. C'est pourquoi les autres maîtres vont suivre la voie qu'il a inaugurée.
Photo historique de 2 grands pionniers de la musique andalouse marocaine: 
Abdelkrim Rais (oud) et Moulay Ahmed Loukili (rebab)

Biographie 
Né dans une famille de mélomanes qui l'initie à la musique.
Il poursuit des études à l'Université al-Qarawiyyín, où il a consolidé sa formation musicale auprès des maîtres Brîhî et Mtîrî et au sein des zâwouya.
Pour des raisons politiques, il s'est installé à Tanger en 1936.
Quatre années plus tard, Loukili a fondé l'association Ijwân al-Fann (les frères de l'art). Il a enseigné au conservatoire de Tétouan. En 1952, il a été nommé à la tête de l'orchestre national de musique andalouse de la RTM. Durant toute sa vie d'artiste, Loukili, qui était un érudit, a bénéficié d'une grande considération. Quaraouiyine où il rencontre ses premiers maîtres, Mohamed Zahi Berrada qui lui enseigne le oud, Mohamed Ayyoush et Abdelkader Kourrish qui l'initient au répertoire des san'a. Mais ses vrais maîtres seront Al-Brihi et Al-Mtiri, qui rendront d'ailleurs hommage à son talent. Jusqu'en 1936, Loukili fait partie de l'orchestre Al-Brihi à Fès, puis il repart pour Tanger où il fonde l'association Ikhwan al-fan  qui organise des concerts et assure un enseignement musical.
Professeur au conservatoire de Tétouan, Loukili en profite pour approfondir sa connaissance du répertoire en apprenant les san'a' spécifiques des styles de Tétouan et de Chefchaouen.
En 1952 il devient chef de l'orchestre de la radio, fonction qu'il assure jusqu'à sa mort à la fin de l'année 1988.
Le style de Ahmed Loukili et sa vision de la musique du Patrimoine
Le style de Ahmed Loukili se caractérise par la précision du dawr (mètrique poétique) et une parfaite maîtrise de l'utilisation des taratin (syllabes vides complétant le dawr), ainsi que par son souci constant de corriger les erreurs de langue et de grammaire très courantes chez les musiciens. Par un constant effort de recherche et d'analyse, il a également fait œuvre de restauration en exhumant des san'a partiellement oubliées dont il a reconstitué le mètre et certains passages mélodiques.
Laissant des élèves dans les villes où il a séjourné, Ahmed Loukili a également fait des adeptes un peu partout qui le tiennent, à juste titre, pour l'un des plus grand maître de la musique arabo-andalouse.
La conservation des documents concernant la sauvegarde des enregistrements visuels de My Ahmed depuis 1952 sont considérés comme d’une valeur artistique et culturelle inestimable. La rediffusion des enregistrements en noir et blanc des années 60 et 70 sont considérés comme patrimoine culturel national au Maroc. Grâce à sa vision , il a pu créer un style propre à lui caractérisé par:
Une interprétation fidèle où les ornements autres improvisations apparaissent très rarement;
L'utilisation et l'exploitation des possibilités acoustiques d'une large gamme d’instruments de musique y compris les tempérés (piano, clarinette…) ;
Une approche plus rigoureuse en matière de texte (correction des fautes grammaticales, métriques et de prononciation) ;
La précision du dawr (mètre poétique) ;
Parfaite utilisation des taratin (syllabes vides complétant le dawr).
"